L’usage de produits phytosanitaires est aujourd’hui banni des espaces publics. Cependant, il existe encore la possibilité de traiter chimiquement les espaces que la collectivité peut clôturer le temps du traitement tels que les cimetières. De plus en plus d’élus et de techniciens, conscients des méfaits de l’utilisation de ces produits, décident de bannir entièrement l’emploi des produits phytosanitaires… mais que faire lorsque les herbes folles ponctuent les allées et les abords des tombes ? Ne plus traiter peut parfois être perçu comme une négligence ou un manque de respect vis-à-vis des morts et de leurs familles, comment rendre l’espace digne de sa fonction en évitant les produits chimiques ? Faut-il continuer à désherber, mais manuellement ou thermiquement et rendre le travail des techniciens en charge de l’entretien plus lourd et pénible, surtout dans les petites communes où la personne est souvent seule pour ce travail ? 

Lanrivain, commune du Centre-Bretagne, s’est lancée dans un chantier expérimental. Les élus, accompagnés par le CAUE, décident de réaménager le cimetière, qui nécessite une extension, pour pallier à toutes ces questions. Les priorités étaient de créer un lieu paisible favorisant le recueillement, et dont l’entretien serait aisé. Aussi, un chemin creux arboré est créé pour accéder à la parcelle. Les allées sont engazonnées. Sur le talus, des charmes ont été plantés, à leurs pieds, le paillage généreux protège les racines du gel, de la sécheresse et des adventices, tout en amendant la terre. Sur les flancs du talus, une variété de genêt couvre-sol retient la terre. À l’intérieur de la parcelle, les « pièces » sont délimitées par des haies de charmille. Dans le jardin du souvenir, un magnolia adoucit l’angle aigu de la perspective avec l’église. Enfin, dans l’ancien cimetière, des buis et des parterres fleuris encadrent les allées.

Les élus, techniciens de la commune et les habitants, très engagés dans ce projet, se sont attelés à la plantation des arbres et végétaux lors de chantiers participatifs.